Keko et Patapouf, 2 chihuahuas de 2 ans et de 4 ans respectivement, sont entrés dans ma vie il y a 1 an pour l’un et 4 mois pour l’autre. Grâce à « Canin sans famille » qui les a pris sous son aile, ces 2 loulous, comme de nombreux autres protégés de l’association, ont eu une seconde chance et coulent désormais des jours heureux pour mon plus grand bonheur.
C’est en septembre 2021 que Keko a intégré notre p’tite tribu constituée de ma fille, Anaïs, âgée de 7 ans, de notre chienne, Asia, et de notre chatte, Fripouille. Les débuts n’ont pas été faciles pour Keko : en effet, il semblerait que ce chichi espagnol ait connu maltraitance et violence physique. C’était un chien méfiant et apeuré qui ne se laissait pas approcher. Il était en permanence sur la défensive, grognait, montrait les crocs et n’hésitait pas à mordre pensant qu’on lui voulait du mal. Le simple fait de voir une main le faisait fuir, la queue entre les jambes, pour se cacher sous une table ou des chaises. Il avait également un comportement très agressif au moment de ses repas, défendant avec hargne sa gamelle. Les promenades étaient compliquées pour lui : de toute évidence Keko ne se sentait pas en sécurité et avait peur de tout. Il cherchait à rebrousser chemin pour rentrer à la maison au plus vite.
À côté de ça, on sentait qu’il était à la recherche d’affection. Dès les premiers jours, Keko me suivait partout et demandait sans cesse à venir sur mes genoux. Je me souviens avec émotion le jour où je suis allée le chercher : sa famille d’accueil m’a tendu Keko pour que je le prenne dans les bras et que l’on fasse plus ample connaissance. Je m’attendais à ce qu’il cherche à se dégager, à un moment ou à un autre, pour retrouver le réconfort de sa famille d’accueil ou la sécurité des lieux familiers. Mais non, absolument pas, il est resté blotti contre moi et, à ma grande surprise, il n’a jamais essayé de partir. La magie avait opéré. J’étais tombée sous le charme de ce petit être et lui semblait déjà m’avoir adoptée. Lors du voyage du retour (habitant à Chartres, il a fallu plusieurs heures de route), c’est mon ami qui a conduit pour que je puisse prendre Keko sur mes genoux, continuer à créer du lien et à le rassurer. Il s’est lobé contre moi et a dormi tout du long. Il semblait en confiance, comme s’il avait compris que désormais nous étions liés et faisions partie de la même tribu.
Une fois à la maison, Keko m’a encore surprise car son comportement vis-à-vis de la gamelle a été bien moins agressif que ce que j’avais pu voir dans les vidéos envoyées par l’association. Je lui ai donné à manger dans la pièce de vie et me suis éloignée pour le laisser tranquille afin qu’il ne stresse pas à l’idée de devoir défendre sa nourriture. J’ai toujours respecté son besoin d’espace et de tranquillité au moment des repas. Au fil du temps il s’est apaisé et aujourd’hui les 3 chiens mangent chacun dans leur gamelle, à 1 m de distance à peine les uns des autres, et tout se passe à merveille.
Patience et amour, voilà, tout simplement, les ingrédients qui ont permis de guérir peu à peu Keko de son traumatisme de chien battu. Lorsqu’il se cachait sous la table et n’osait pas venir à moi, que ce soit pour une balade, une caresse, une friandise ou pour monter à l’étage, je prenais toujours le temps nécessaire pour lui parler avec douceur afin qu’il comprenne qu’il était en sécurité, qu’il prenne confiance et qu’il finisse par venir à moi. De même, avec le temps, je lui ai montré qu’une main pouvait aussi caresser et être agréable. Au début, il était impossible de le caresser au niveau de l’arrière-train (probablement un endroit qui avait souffert de coups). Maintenant, je lui fais des papouilles absolument partout, partout, partout, et il adore ça !
Même si au départ Keko faisait ses besoins à l’intérieur en raison du changement d’environnement, même s’il me fuyait et qu’il est arrivé qu’il me morde tellement il était craintif, je me suis immédiatement attachée à lui de manière inconditionnelle. J’avais tellement d’amour à donner que rapidement, en m’apercevant que Keko essayait de jouer avec Asia qui, du haut de ses 16 ans, n’avait absolument pas les mêmes envies, une idée a germé en moi et malgré les réticences de mon entourage (qui considérait que cela constituerait trop de contraintes, que je n’aurais plus de vacances…) j’ai souhaité adopter un autre petit chien. J’avais ce besoin impératif de sauver une autre vie et de créer un cocon où Keko et son futur copain pourraient s’épanouir ensemble. Pour ma part, j’avais l’intime conviction que c’était la bonne chose à faire. En ayant à l’esprit tout ce que cela pouvait engendrer comme conséquences, j’ai écouté mon cœur et c’est ainsi que Patapouf est arrivé dans notre tribu.
Ce chihuahua n’a pas eu, semble-t-il, de traumatisme avant d’arriver à l’association, en dehors évidemment de l’abandon en lui-même. Il avait d’ailleurs conservé son panier et ses doudous, ce que je trouve extra car ces objets familiers lui ont permis de faire une transition moins brusque entre son ancienne vie et sa nouvelle vie. Que dire sur Patapouf ? C’est un chichi adorable et hyper attachant. Il sait parfaitement marcher en laisse, il est obéissant et extrêmement câlin, un vrai pot de colle ! Et quand il se met tout contre moi et me regarde droit dans les yeux, je sens en lui une sincérité et un amour tels que je fonds littéralement pour ce choupinou d’amour.
Son point faible, parce qu’il en fallait un, sinon ce serait bien trop facile : les aboiements. Et oui, comme tout chihuahua qui se respecte, il défend ardemment son territoire et sa maîtresse. Le souci c’est qu’il ne sait pas s’arrêter et qu’il entraîne son copain Keko. Encore une fois, je compte sur le temps, la patience et la douceur pour qu’ils apprennent à ne pas réagir au quart de tour au moindre petit bruit et à se calmer un peu plus rapidement. Pour ça, je les rassure dès qu’ils aboient en leur disant « Non… Tranquille... Chut… Ce n’est rien… ». Puis je les caresse pour les apaiser. C’est un travail de longue haleine mais qui finira par porter ses fruits.
Keko et Patapouf se sont tout de suite entendus. Je ne pouvais pas mieux rêver. Ils jouent ensemble, dorment ensemble, se promènent ensemble, me suivent partout ensemble… et se chamaillent ensemble ! Autant dire qu’ils ne se quittent plus. Je les ai surnommés mon Yin et mon Yang. Ils sont une source d’amour, de joie et de rigolade inestimable.
L’adoption est une belle expérience et je souhaite beaucoup de bonheur à tous les adoptés ainsi qu’à tous les adoptants de « Canin sans famille ». Je voudrais également en profiter pour remercier et encourager les bénévoles de l’association qui font un travail formidable pour tous ces animaux dans le besoin.
Cidalia.
Patapouf et Keko, mon Yin et mon Yang.